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 Grandeur et décadence

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Adwaelath

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MessageSujet: Grandeur et décadence   Grandeur et décadence EmptyLun 18 Juin - 12:43

Dans un jet privé non loin de Moscou, le 6 Novembre 1985

« Plus vite, Vassili, ma femme va accoucher et vous êtes incapable de nous mener à Moscou dans les plus brefs délais ! Vous devriez avoir honte et vous fouetter pour cela ! » Tels fut les mots que Vladimir Mikhail Kurae prononça avant la naissance de sa fille. Pendant ce temps, des gémissements de douleur provenaient du fond de l’appareil « Slishkom pozdno rebenok! Devochka skoro rodit’sya , poidem so mnoi ! » (C'est trop tard chéri ! La petite va bientôt naître, viens donc à mes côtés !).

Le jet fusait en direction de la capitale russe mais cela ne fut pas suffisant. Alors que le Kremlin était en vue, Sasha Olja Kurae donna naissance à une petite fille qui allait devenir Ekatarina Kurae. Le jet atterrit à temps pour que les premiers soins soient prodigués à la petite princesse.


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MessageSujet: Par une chaude journée d'été   Grandeur et décadence EmptyLun 18 Juin - 12:45

Résidence secondaire de la famille Kurae, Saint-Pétersbourg, été 1993

« Mademoiselle, veuillez cesser vos inepties ! Vous devez …
- La ferme ! Je ne veux pas travailler, je veux juste jouer et sortir !
- Mais, Mademoiselle, vous ne pouvez pas ! Vous vous devez d’être sérieuse et étudier !
- Étudier ? Je ne vais même pas à l’école ! Ici, je fais qu’apprendre des trucs inutiles … le maintien, les bonnes manières, le beau parler, la haute société, ça me sert à quoi ? A rien ! *quelques larmes coulent le long des joues d’Ekatarina*
- Ne pleurez pas, ce n’est que pour votre bien que nous nous efforçons à vous inculquer ces quelques notions. Vous l'admettrez plus tard, Princesse …
- Suffit, je ne suis pas une princesse ! Je suis une petite fille ! Et je veux jouer avec les autres petites filles !
- Mais vous êtes une princesse que cela vous plaise ou non. Vous ne pouvez pas jouer avec les gens du bas-peuple, ils sont indignes de vous !
- Mais … mais … *éclate en sanglots* Je ne veux pas être une … princesse … je n’aime pas ! On n’a jamais le droit de s’amuser. Je veux avoir des amis avec qui jouer et arrêter de travailler, c’est simplement ça que je veux ! Je ne veux plus apprendre toutes ces choses inutiles ! …
- Ce ne sont pas des choses inutiles ! Votre mère est passée par cette étape elle aussi et voyez la grande Dame qu’elle est devenue !
- Non, je ne vois pas ! Maman ne veut jamais me voir ! Elle ne m’aime pas ! Elle ne me fait jamais de bisous ou de câlins !
- Il est vrai que Madame est régulièrement occupée à ses affaires mais elle pense tout de même à vous. Voyez le beau jeune homme riche qu’elle a trouvé pour vous épouser !
- Peuh ! Il est même pas beau et en plus il est bête !
- Mademoiselle, cessez immédiatement de tels enfantillages !
- Mademoiselle, cessez ceci ! Mademoiselle, arrêtez de faire cela ! Mais laissez-moi tranquille, vieux croûton ! Vous n’êtes pas mon père ! Vous n’êtes qu’un … »

La main du précepteur fusa et gifla la petite fille, Ekatarina le regarda furibonde, caressant sa joue meurtrie et retenant à grand peine ses larmes. Elle lui répliqua d’un ton glacial :
« Un jour, vous me le paierez pour ça ! Même mon père ne m’a jamais frappée !»
Sur ces mots, elle lui cracha au visage et s’enfuit en courant, laissant derrière elle quelques larmes.
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MessageSujet: Dans le froid d'une journée d'un automne maussade   Grandeur et décadence EmptyLun 18 Juin - 12:46

Mausolée familial des Kurae, Pushkino, automne 1995

Ekatarina était assise là, devant le corps inanimé de son père, elle pleurait, son regard fuyant sans cesse le corps gisant face à elle. De sombres pensées l’agitaient, cet homme, son père, lui était totalement étranger. Elle ne l’avait jamais connu. Elle ne savait que faire, se sentait seule au monde.
Elle demeura prostrée là pendant une heure, sans dire un mot. Enfin, elle daigna regarder son père, un trou béant dans la poitrine. Ce dernier avait été assassiné de trois coups de couteau dans le cœur. Le meurtrier, elle ne le connaissait que trop bien. Il s’agissait de son ancien précepteur qui avait été renvoyé pour son geste contre elle et dont la vie avait été ruinée. Elle songea un instant à la promesse qu’elle lui avait faite « Un jour, vous me le paierez pour ça ! ». Ce jour était enfin venu, il lui avait ôté une partie d’elle. Même si ce père était un parfait inconnu, il restait tout de même son père. Alors, discrètement, elle s’éclipsa de la crypte et courut vers le manoir.
Personne, il n’y avait personne. La demeure était vide, tout le monde se recueillait sur le corps de son défunt paternel. Tout le monde, sauf elle … Elle avait d’autres idées en tête pour l’instant. Elle se dirigea lentement vers le bureau de son père. La porte avait été cadenassé mais qu’à cela ne tienne, elle avait décidé d’y entrer et elle y entrerait. La princesse s’acharna sur le cadenas et la serrure de longues minutes durant mais rien n’y faisait, la porte ne s’ouvrait pas. Réfléchissant un instant, elle entra dans la loge du gardien et prit l’immense trousseau de clé qui demeurait là. Une heure et demie passa, elle essaya une multitude de clés en tout genre jusqu’à trouver la bonne.
Le jour était à son déclin lorsque la porte s’ouvrit. Elle entra, silencieuse, dans le bureau de son père et commença à fouiner un peu partout. Elle ramassa ici et là des liasses de billets puis trouva enfin l’objet de sa convoitise, le poignard en argent serti de saphir dont son père avait tant vanté les mérites. Elle sortit donc du bureau avant de filer vers les cuisines pour subtiliser quelques provisions.

Une fois tous ces méfaits commis, elle rassembla son butin dans un sac et s’enfuit en courant du manoir en direction du centre-ville. Elle ne savait pas où elle allait et elle errait de quartiers en quartiers, de rues en ruelles. Au bout d’un moment, elle arriva à destination, le quartier où les sans le sou se retrouvaient la nuit pour partager un peu de chaleur humaine. Une lueur malsaine luisait dans le regard de la petite fille, elle tenait enfin sa vengeance. Discrète, elle s'avançait sans aucun bruit parmi les clochards et les ruinés. Les minutes de recherches lui semblèrent longues, très longues mais elle trouva l’homme qu’elle voulait.
Son ancien précepteur dormait là, devant elle, une barbe lui mangeant un visage buriné par la dureté de sa vie plus que modeste. Ses vêtements, autrefois d’un luxe peu commun, étaient désormais en piteux état. Avec une once de pitié dans le regard, elle sortit le poignard de son sac et plongea la lame dans le ventre du vieil homme. Tandis que l’homme hurlait, elle répliqua d’un ton amer « Chez moi, une chose promise est une chose due. » puis elle tourna les talons.

Elle se sentait enfin libre ! Mais cette liberté avait un goût amer et désormais, elle était encore plus seule que jamais …
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MessageSujet: Comment la princesse se dévoilà ...   Grandeur et décadence EmptyLun 18 Juin - 12:47

Plage privée au bord de la Mer Caspienne, près de Fort-Shevchenko, hiver 1996

Ekatarina se promenait le long de la plage, le regard fuyant vers l'horizon. Cela faisait un an et quatre mois qu'elle avait fui son foyer. Sa mère n'avait rien tenté pour la retrouver, mais la famille de son "fiancé"avait fait circuler un avis comme quoi une forte récompense serait versée à la personne qui la retrouverait.

La princesse s'arrêta, se déchaussa et plongea ses pieds dans l'eau gelée. Elle frissonna.

Elle s'était dit que la vie serait meilleure à présent, mais cette liberté lui pesait, elle se sentait affreusement seule. Elle avait erré jusqu'à un autre domaine appartenant à sa famille, celui où elle avait passé une bonne partie de sa vie passée, celui où sa nourrice résidait. La petite fille avait été heureuse de retrouver celle qui s'était occupée d'elle. Ce fut une joie immense mais de courte durée car elle ne pouvait pas rester avec elle. Elle demanda alors à ce qu'on l'emmène dans sa résidence estivale dans le plus grand secret. On l'y avait amenée mais elle savait pertinemment que le secret finirait par s'ébruiter tôt ou tard. Soudainement, une voix la sortit de ses pensées :

<< Hé gamine ! Que fais-tu ici ? Tu n'as pas le droit d'être là !
- Hein ! Quoi ? Bien sûr que j'ai le droit ! Cette plage est à ma famille !
- Je suis désolée mais je te crois pas ! Cet endroit appartient à une famille de bourges venant de Moscou. Ils viennent là en été, le reste du temps, y a personne !
- Je suis Ekat... Anastasia Sharkova, et d'abord qui est-tu toi pour me dire ça ?
- Je m'appelle Katja, cette plage, vois-tu, j'y habite depuis 3 ans. Mes parents sont morts dans un accident et je me suis retrouvée seule. Du coup, je me débrouille et je squatte ici quand je peux. Des fois, souvent même, j'envie la petite fille qui vient là l'été. Ses parents sont tellement riches ! Elle a sûrement tout ce qu'elle veut ! J'aimerais être à sa place ...
- Je te la donne quand tu veux, ma place ! marmonna la petite fille.
- Hein ? Qu'est-ce t'a dit ? Parle plus fort, je t'entend pas !
- Rien d'important, je me disais juste que ce doit être contraignant d'être riche ...
- Tu rigoles j'espère ! C'est bien connu que les riches ont la belle vie ! Tout le monde est aux petits soins avec eux !
- Que tu crois ! Écoute, t'as l'air d'envier ma vie, je te la donne quand tu veux ! Être une princesse n'a rien de facile ! Tu n'existes même pas pour tes parents ! T'es juste une formidable petite demoiselle qui doit bien se tenir sans jamais s'amuser ! Ah ça non, rire t'as pas le droit ! C'est pour les petites gens. Toi, tu restes là dans ta salle d'étude à apprendre les bonnes matières pendant que tous les autres enfants jouent entre eux. Être riche, tu parles ! J'aurais tellement aimé être pauvre !
- Pff, n'importe quoi ! Qu'est-ce que tu racontes ! Tu serais riche, tu serais pas habillée comme ça et tu sentirais le parfum. Et surtout, tu serais pas là, toute seule. Tu serais dans un château à t'amuser avec tes millions de jouets ! T'es qu'une pauvre souillon, comme moi !
- Si tu veux, je t'emmène dans ma chambre et tu verras qu'il n'y a pas de jouets !
-Et tu veux rentrer comment dans la maison, grosse maline ? Il y a plein d'alarmes, j'ai déjà essayé !
- Il te suffit d'avoir ça, dit la princesse en montrant un badge.
- Whahh ! T'as trouvé ça où ?
- Je l'ai pas trouvé, il est à moi puisque c'est ma maison !
- Pas la peine de me mentir, tu sais ! Je comprends que tu veuilles pas me dire où tu l'as eu !
- Mais t'es trop bête ! Je te dis que c'est ma maison, je vais te le prouver ! Viens ! >>

Ekatarina prit la main de Katja et courut en direction de la maison. Arrivées devant le portail, elle passa son badge sur le détecteur et entra dans le domaine. Katja lâcha la main de la princesse et cria << Attends, c'est énorme ici ! On va se perdre !>>
La petite fille rigola et recommença à courir << T'inquiètes pas, je connais l'endroit ! Suis-moi !>>
Les deux filles pénétrèrent dans le manoir et s'avancèrent dans le dédale de la demeure. Au bout de dix minutes, elles arrivèrent devant la chambre de la princesse, laquelle ouvrit la porte d'une main ferme et décidée.
<< Voilà ma chambre, tu vois, y a rien !
- Ohhhh, c'est trop joli ici !>>
Le regard de Katja croisa le portrait encadré de la princesse.

<< Hé, attends deux secondes, c'est toi là ! Mais t'es vraiment la petite princesse !
- Oui et à mon plus grand regret ...
- Ne dites pas n'importe quoi, Votre Altesse !
- Ouais, c'est ça, Mon Altesse ! N'empêche que j'ai pas de jouets ! >>

Ekatarina et Katja restèrent là pendant des heures à discuter ...
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MessageSujet: Dans la torpeur de l'obscurité ...   Grandeur et décadence EmptyLun 18 Juin - 12:51

Quelque part dans une pièce sombre, printemps 1999

Alors que les jeunes filles étaient en route pour Saint-Pétersbourg, une voiture noire aux vitres fumées déboula devant elles et percuta leur véhicule de plein fouet. L’automobile des deux filles fit plusieurs tonneaux. Ekatarina fut sonnée pendant un long moment tandis que Katja succomba à ses blessures, son visage maculé de sang était méconnaissable. Pendant qu’elle était assommée, la princesse fut extirpée des restes fumants de sa voiture.

Elle se réveilla alors dans une pièce sombre qu'aucun son ne pénétrait. Elle était attachée par les poignets et les chevilles à une chaise. Elle cria à l’aide mais rien ni personne ne vint pour la sauver, elle s’égosilla pendant trente minutes puis se tut, elle commençait à avoir soif. Elle ferma donc les yeux et attendit longtemps, les secondes se transformant en éternité. Cette obscurité et ce silence se faisaient de plus en plus oppressants. Soudain une voix résonna au loin :

«- Mademoiselle Kurae, quel plaisir de vous voir ici ! Comment allez-vous Princesse ?
- On peut difficilement rêver mieux comme chambre d’accueil, c’est le grand luxe ici ! Personne pour vous déranger ! Et je suis au mieux de ma forme attachée de cette façon et dans le noir, c’est très reposant, vous devriez essayer, vous verriez à quel point c’est grandiose !
- Garde tes sarcasmes pour toi, petite insolente !
- Vous avez l’air de savoir qui je suis, mais pourrais-je savoir qui me fait l’immense honneur de me rendre visite en cette luxueuse pièce ?
- Voyons, m’aurais-tu oublié ma chère ? Je suis celui à qui tu as été promise, Nikolaï Zaitsev. Je suis déçu que tu ne m’aies pas reconnu.
- Oh, vous m’en voyez profondément navrée mais voyez-vous je ne suis pas dans les meilleures conditions pour recevoir un prince aussi charmant que vous ! Quoi que j’aurai du vous reconnaître à l’immonde odeur qui suinte de vous, quelle sotte ai-je été ! J’en suis confuse …
- Ferme-la garce ! Il serait tout de même dommage d’abîmer ce si joli visage qui est le tien, une immense perte pour le monde entier !
- Il est sûr que contrairement au votre, cela aurait été une terrible perte. On vous défigurerait que cela vous rendrait presque regardable !
- Silence ! Je dois dire que j’admire ton insolent et formidable courage... Même dans la pire des situations, tu arrives encore à te conduire dignement, digne d’une des plus grandes reines. Toujours à essayer de dominer les débats, il est regrettable que cela doive bientôt finir.
- Oh ne vous en faites pas pour ça ! Jamais je ne m’inclinerai devant un gros porc puant tel que vous. Et quoi que vous vouliez me faire, je m’y opposerais farouchement.
- Imbécile, ton courage te pousse à te conduire stupidement, comment veux-tu te débattre alors tu es attachée là ? À la merci du premier venu. Au passage, c’est un magnifique jouet que tu as là, une très belle lame ouvragée et très bien sertie, je suis sûr que je pourrais en tirer une petite fortune !
- Rends-moi ça, être abject, tu n’es pas digne de poser ne serait-ce que tes yeux sur le poignard de mes ancêtres ! Il n’y a qu’un être possédant le sang des Kurae qui aie le droit de le manipuler.
- Si ce n’est que cela, nous pouvons régler ça tout de suite ! »

Nikolaï planta le poignard dans la main de la jeune fille, qui hurla à la mort. Le sang perlait et commença à couler à petits flots. Le jeune homme laissa goutter le sang sur la lame avant de lécher celle-ci.

«-  Tu vois, ce n’était pas si difficile que ça et sèche donc tes larmes, tu es tellement plus belle quand tu souries !
- Vy upali moya krov’ʹ, ty znaesh’, ya nikogda ne prostit ! Moya krov’ byla prolita , vashe telo budet razrushatʹsya ! (Tu as fait couler mon sang, sache que je te ne le pardonnerai jamais ! Mon sang a coulé, ton corps va s'effondrer!)
- Oh, des menaces maintenant ! Tu n’as donc pas compris que ta vie va prendre fin ici... Notre mariage a été annulé, à mon plus grand regret. Après ta petite fugue ta mère a décidé de faire une croix sur toi. Notre famille t’a recherché activement durant un an mais ne te trouvant pas, l’accord entre nos deux familles fut caduc.
- Oh comme c’est dommage, j’aurais tellement aimé que notre union soit portée haute dans les cieux et que notre amour brille de milles feux. Mais vois-tu, j’ai eu un énorme besoin de changer d’air alors j’ai fui mais comme tu le vois, je suis de nouveau là, certes contre mon gré mais je suis de retour parmi vous.
- Tu as bien changé Ekatarina Kurae, tu n’es plus la petite fille qui pleurait pour un rien. Mais tu as trop changé, tu n’es devenue qu’une petite garce stupide, insolente et effrontée.
- Mais c’est trop d’honneur que tu me fais là, vraiment ! Passer pour une imbécile aux yeux d’un abruti. Si tu veux régler cette histoire, libère moi ! Qu’on règle ça de vermisseau à princesse !
- Je retire ce que j’ai dit tout à l’heure, tu n’es pas courageuse, tu es juste trop inconsciente pour avoir peur. Tu oses défier un homme plus âgé, plus grand et plus fort que toi alors que tu es affaiblie et blessée.
- Plus âgé et plus grand, je n’en doute pas mais plus fort, j’émets des doutes là-dessus. Tu m’excuseras mais qu’as-tu fait de si fort à part mutiler une jeune fille affaiblie et attachée ?
- Comme tu veux, je te relâche et je te donne ton jouet puis on s’affronte à la régulière. »

Sur ces mots Nikolaï défit la princesse de ses liens et posa le poignard à ses pieds. Il recula d’une dizaine de mètres.

«- Fais moi signe quand tu es prête ! J’attendrai le temps nécessaire pour mettre fin à tes jours ! »

Ekatarina se leva, fit un pas d’une démarche très chancelante et eu toutes les difficultés du monde à se baisser pour ramasser la dague. Les jambes engourdies, elle s’appuya sur le dossier de la chaise et tenta de reprendre ses esprits. Au bout d’une dizaine de minutes, elle s'avança de cinq mètres et s’exclama

«- Je suis prête, immonde pourceau, à te mettre ta misère ! ».

Entendant cela, le jeune homme sourit et braqua un revolver sur la princesse.

«- Tu es moins intelligente qu’il n’y paraît ! Comme si j’allais perdre mon temps avec une gamine comme toi ! ».

La princesse se coucha au sol par peur et par pur instinct tandis que Nikolaï fit feu par deux fois. Une balle siffla près de l’oreille gauche de la jeune fille tandis que l’autre laissa un sillon sur sa joue droite. N’écoutant que ses instincts, Ekatarina se détendit et sauta vers le garçon, lame en avant. Le poignard alla se loger directement dans le cœur de l’homme qui lâcha un hoquet de surprise et cracha un filet de sang sur le visage de la jeune fille puis il s’effondra sur le sol. La princesse reprit sa lame et la nettoya sur le cadavre de Nikolaï avant de chercher la sortie en s’appuyant sur les murs.

Une fois sortie de la chambre noire, elle fut éblouie par la lumière vive du soleil et détourna son regard le temps que ses yeux se réhabituent à la lumière. Elle erra un peu dans les couloirs avant de reconnaître les lieux, elle était dans un de ses demeures, à Saint-Pétersbourg puis s’effondra inconsciente, éreintée par toutes ces émotions.


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MessageSujet: ... et dans dans la douceur de la lumière.   Grandeur et décadence EmptyLun 18 Juin - 12:54

Manoir secondaire des Kurae, Saint-Pétersbourg, printemps 1999

Combien de temps était-elle restée évanouie ? Ekatarina ne le savait pas. Elle s’était réveillée quelques minutes auparavant dans une pièce plongée dans la pénombre. Il lui fallut quelques minutes pour réadapter ses yeux à la douce lumière et elle constata qu’elle était dans sa chambre. Ses blessures avaient été soignées et pansées. La princesse se fit violence pour sortir de son lit et une fois debout, ses jambes se dérobèrent sous elle. Prenant son mal en patience, elle se releva doucement et fit de petits pas prudents en direction de la porte. Au moment où elle clancha celle-ci, une personne fit irruption dans la pièce, renversant la jeune fille au passage. Ekatarina dévisagea la personne qui se tenait devant elle et fut stupéfaite.

«- Ma petite chérie, si tu savais comme je me suis inquiétée pour toi. Je n’en dormais plus ! Terrifiée à l’idée que tu ne te réveillasses jamais…
- Excusez-moi, Madame, mais je ne vous connais pas. Alors si vous voulez bien me laisser sortir, ce serait gentil de votre part.
- Mais que dis-tu ma puce, voyons, je suis ta mère, ne me reconnais-tu pas ?
- Ma mère ? Ce n’est pas possible, je n’ai jamais eu de mère, je ne l’ai jamais connue.
- Mon trésor, je sais que je suis loin d’avoir été une mère parfaite mais il le fallait pour le bien de ton éducation...
- Pour le bien de mon éducation ? Mais vous êtes folle ma pauvre dame ! Comme si une petite fille n’avait pas besoin de ses parents pour grandir et s’épanouir. C’est la première fois que je vous voie depuis 13 ans !Et encore, il a fallu que je fuguasse, que j’eusse un accident et que je fusse torturée pour que vous daigniez jeter un œil sur moi et vous aperceviez de mon existence !
- Que tu es sévère ma fille, je n’ai point attendu tout cela pour m’occuper de ton avenir. Je me suis affairée à te trouver un précepteur hors-pair et un mari qui te serait agréable.
- Ils étaient tellement formidables avec moi qu’ils en sont morts. Ce précepteur hors-pair comme vous dites, m’a justement frappée et a assassiné votre mari qui me servait de père. Ce fut donc avec une grande tristesse que j’eusse vengé la mort de mon père. Quand à mon ‘’mari’’, lui aussi, il fut exceptionnel ! Tellement exceptionnel qu’il m’a accidentée, séquestrée, blessée et a tenté de mettre fin à mes jours. Grand mal lui en a pris car c’est lui qui a trouvé la mort. Voyez, chère ‘’Mère’’, que vos choix fussent plus désastreux pour ma croissance que bénéfique mais je ne vous en tiens pas rancœur. Après tout, comment pouvoir faire des choix pour sa fille sans la connaître un minimum.
- Assez, je t’en supplie, épargne moi donc tes reproches. Je ne mesure que trop bien le mal que je t’ai causé…
- Que vous dites car même moi qui aie ressenti les douleurs de vos choix, n’arrivent à estimer les troubles que cela a pu m’infliger. Je vous prie donc d’arrêter vos fausses excuses et votre fausse tristesse. Votre attitude envers moi n’a guère changé, vous êtes toujours aussi distante et froide.
- Il suffit, ma fille ! Ton comportement me désespère et me fait grand peine.
- Il n’y pas de « Il suffit ! » qui tienne, je ne suis pas votre fille ! Vous n’avez jamais eu de fille.
- Que puis-je donc faire pour racheter mes fautes à tes yeux, ma tendre petite ?
- Je crains fort qu’il ne soit trop tard pour cela Ma Dame. *elle fait une révérence* Au grand jamais, je ne souhaiterai vous importuner dans vos affaires, si importantes soient- elles.
- Tu es bien la fille de ton père. La même insolence et tu es aussi entêtée que lui. Ça te donne un certain charme au premier abord. Il est dommage de gâcher une telle beauté par un si mauvais caractère.
- Si. Il y a une chose que vous puissiez faire pour m’aider. Je souhaiterai aller en France et plus précisément à Paris pour faire mes études. Je souhaite apprendre la médecine. Si vous m’accordez cela, je reverrai peut être mon opinion à votre sujet et me conduirai en la personne que je suis sensée incarner.
- En … France ? Mais pourquoi la France ? Il y a de très bonnes écoles de médecine à Moscou et je peux t’y inscrire sans aucun problème. Mais la France, c’est un pays lointain et tu ne parles même pas la langue.
- Alors, ai-je votre parole ? Je ne reviendrai pas sur ma décision. *elle lance un regard glacial et imperturbable à sa mère* Et cela vous le savez aussi bien que moi. Quand au français, je vous demande de me trouver un professeur qui pourrait me l’apprendre et je ferai de mon mieux pour me conduire en tant que votre digne héritière.
- Tu as ma parole, ma chère enfant. Bien que cela me fende le cœur de te voir partir à nouveau. Mais je veux être sûre que je ne fais pas cela en vain.
- Mère, je n’ai jamais trahi ma parole jusqu'à maintenant et je m’y tiendrai toujours. De plus, j’ai juré à la seule personne qui fut mon amie que nous irions en France ensemble. Je manque déjà à moitié à cette promesse. Soyez donc assurée que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela ne se produise plus.
- Donc, je peux t’assurer que l’an prochain, tu seras à Paris et que tu sauras parler français. Réussis cela non pas pour moi, mais au moins pour toi.
- Je vous en remercie, Mère. »

C’est sur ces mots que la princesse se recoucha, des images de Katja se bousculant dans sa tête.
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MessageSujet: Les prémisces d'une apocalypse   Grandeur et décadence EmptyLun 18 Juin - 12:55

Paris, France, été 2011

Cela faisait dix ans que la princesse avait quitté son pays pour la France. Au début, elle était perdue et très anxieuse, il lui avait fallu deux ans d’intense pratique pour maîtriser le français. Paris n'est pas plus grande que Moscou mais elle est différente en tous points. Il lui avait fallu un an pour s’adapter au mode de vie français. Une autre année lui fut nécessaire pour pouvoir s’inscrire dans des écoles de médecine. Elle passa huit ans de sa vie à étudier la médecine avec ardeur. De temps à autres, des images de son passé revenaient la hanter.

Diplômée, Ekatarina souhaitait rentrer dans son pays afin de respecter sa promesse envers sa mère. Elle se rendit alors à l’aéroport mais eu une mauvaise surprise. Tous les vols étaient suspendus jusqu’à nouvel ordre pour des raisons inconnues. La jeune femme usa de toute l’autorité qu’elle pouvait mais n’eut qu’un seul mot en réponse :‘’ Pandémie ‘’.

«- Une pandémie ! Mais une pandémie de quoi ? Ça doit être vraiment grave pour qu’on l’on ferme tous les aéroports ainsi !!
- Je n’en sais pas plus, allez voir les autorités sanitaires. Ils vous en diront peut être plus et cessez de me harceler je vous prie !
- Hein ! Quoi ! Enfin, merci Madame. »

Elle quitta à grand pas l’aéroport, ses bagages volant derrière elle et héla un taxi lui demandant de la mener à la gare la plus proche. Le taxi lui répondit que cela ne servait à rien, que Paris et toutes les autres grandes villes du monde étaient mise en quarantaine sanitaire à cause d’une épidémie de rage virulente. Voyant que tout était foutu elle prit la fuite, courant vers un salut plus qu’incertain. Elle décida donc de quitter Paris et de rejoindre son pays coûte que coûte.

Après une journée de voyage vers la frontière allemande, elle fut arrêtée pour non respect de la quarantaine et fut enfermée dans une cellule de garde à vue en attendant que les autorités décident de son sort.
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